Pierre RÉZEAU
Vendéen, ce linguiste renommé s’est passionné toute sa vie pour les variétés régionales de la langue française. Le sérieux du chercheur n’exclut pas l’humour de l’amateur de bonne chère. Discipline austère, la linguistique n’exclut pas la fantaisie, ni la bonne humeur. Pierre Rézeau, directeur de recherches émérite au CNRS, en est l’illustration vivante. Né à Vouvant, au pays de la fée Mélusine, il se partage entre sa terre natale et Strasbourg, d’où est originaire sa femme : « L’éloignement me rend la Vendée d’autant plus précieuse », explique celui qui a passé presque toute sa carrière de chercheur à Nancy. Auteur de près de trente ouvrages (dont une demi-douzaine au CVRH), qui vont du parler rural à Vouvant à une anthologie des récits de voyageurs en Vendée, Pierre Rézeau ne s’est pas enfermé pour autant dans l’espace poitevin : auteur d’une thèse d’État sur la prière en ancien français, il a publié avec son équipe nancéenne du CNRS un monumental Trésor de la langue française en 16 volumes, que l’on peut aussi consulter en ligne. Comment le titulaire d’une licence de théologie catholique est-il passé à la linguistique et la lexicographie ? « J’ai toujours été intéressé par la façon dont parlent les gens », répond Pierre Rézeau, en rappelant qu’il fut l’auteur, dès l’âge de dix-huit ans, d’un petit glossaire de patois.