10 précision le début et la fin du chantier. Le portail ouest, inséré dans une maçonnerie du début du XVe siècle, présente une composition plus conventionnelle, soit une porte en anse de panier surmonté d’un gâble. Les comparaisons possibles sont nombreuses, tant la simplicité du modèle le rend pérenne et facilement diffusable. Les colonnes torses nous orientent plutôt vers le XVIe siècle, période à laquelle les formes hélicoïdales fleurissent dans la région, comme dans l’hôtel Berthelot de Poitiers, la commanderie de Saint-Marc-la-Lande ou encore la chapelle des Goumard de la cathédrale de Poitiers. Difficile à dater précisément, le portail ouest semble s’inscrire dans une période allant de la fin du premier quart du XVIe siècle au début du quart suivant. Quelles perspectives de recherche ? Si l’étude des portails a pu apporter quelques précisions sur les modifications de l’église au nord et à l’ouest, les transformations du chevet demeurent un sujet complexe. Le chœur présente en effet deux vocabulaires architecturaux distincts : celui du gothique flamboyant pour la chapelle nord et les baies du chevet polygonal, ainsi que celui dit de la Première Renaissance pour les chapelles rayonnantes situées derrière le retable et pour la chapelle Saint-Pierre. La logique voudrait que le premier style soit antérieur au second. Or, la réalité est nettement plus complexe. Dans le chœur de l’église Notre-Dame d’Olonne, les deux styles se côtoient, tout comme dans le collatéral nord de l’église Saint-Gilles de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ou dans le clocher de l’église Notre-Dame de Bressuire. Plusieurs éléments viennent ainsi questionner la chronologie admise pour le chœur. Dans le cahier des comptes de la fabrique pour l’année 1539-1540, il est plusieurs fois fait mention d’une chapelle derrière le grant autier, c’est-à-dire l’autel principal. Benjamin Fillon suppose que cette chapelle se trouvait à la place du maître-autel actuel, qui était bien plus en avant dans le chœur28. Cette hypothèse n’est pas viable au regard des éléments tirés des comptes de la fabrique : « Le dict jour [30 août 1539] paye a julien chatenayre huyt soulz pour deux journees qu’il a besouigné a recouvrir la chapelle qui est derriere le grant autier et par ce _ 8 sous. Le dict jour paye pour ung cent de teubles creuse troys soulz et quatre deniers et par ce _ 3 sous et 4 deniers29 » 28 Benjamin Fillon, Recherches archéologiques et historiques sur Fontenay, Fontenay-le-Comte, NairièreFontaine, 1846, p. 112. 29 Arch. dép. Vendée : 70 G 19, comptes de la fabrique pour l’année 1539-1540.
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