2 intra-muros d’une des villes les plus prospères de la région, qui entretient des relations étroites avec les abbayes-cathédrales de Luçon et Maillezais, et siège d’un doyenné. L’ambition architecturale des campagnes des XVe et XVIe siècles traduit à bien des égards ce caractère remarquable (fig. 1). Les témoins archéologiques les plus anciens remontent à la période romane. Une petite église est vraisemblablement édifiée à l’emplacement du vaisseau central actuel. De cette précédente Notre-Dame furent conservés la crypte, encore accessible aujourd’hui, et quelques fragments retrouvés sous le sol de l’église lors de travaux au XXe siècle. En 1945, Jean Merlet, architecte en Chef des Monuments Historiques, déplace l’accès initial à la crypte, alors situé au milieu de l’allée centrale, le long du mur gouttereau nord5. Ces travaux ont nécessité le creusement d’une tranchée traversant la moitié septentrionale de l’église, ce qui révéla au niveau des piles modernes les fondations d’un mur composées en partie de morceaux de chapiteaux, colonnes et claveaux datables du deuxième quart du XIIe siècle6. Quelques rares mentions de réfection sont connues pour le XIVe, mais rien n’atteste d’une reprise substantielle du bâti roman. Il faut donc attendre le début du XVe siècle pour que l’église Notre-Dame renoue avec les grands chantiers. Si la date de 1419 a pu être avancée7, la première mention qui fait encore foi aujourd’hui est celle du 6 août de 1423. Cette date était gravée sur un bénitier qui fut détruit en 1791. Selon les descriptions du juge de paix de Maillezais, Prézeau, l’objet portait l'inscription suivante : « Le VIe jour d'Aougst l'an mil CCCC XXIII furent commencees a faire III voutes neufves de ceans ; Item fut faict icet benestier en moys de may, l'an mil CCCC XXXVIII8 ». Cette mention soulève de nombreuses questions. Qu’entend-on par « commencees a faire III voutes » ? Parle-t-on vraiment de voûtes, ce qui nécessiterait l’existence de murs et de piliers en amont, ou parle-t-on de l’espace couvert par une voûte, c’est-à-dire une travée d’un vaisseau ? Et pourquoi trois voûtes précisément ? Ainsi, il est difficile de retenir la date de 1423 comme lancement des travaux. Néanmoins, dès 1424, l’obtention d’une bulle papale accordant des indulgences aux bienfaiteurs de l’église confirme 5 Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie : E/81/85/7-49(2), Fontenay-le-Comte (Vendée). Eglise NotreDame. Dossier de conservation entre 1942 et 1981. 6 Les datations sont proposées par Bénédicte Fillion-Braguet. Mathilde Pubert, Inventaire du dépôt lapidaire Phelippon, 2021, rapport commandé par la mairie de Fontenay-le-Comte. 7 La date de 1419 apparaît dans l’Inventaire des titres de l'église de Notre-Dame de Fontenay-le-Comte (A. Bitton, 1872). Elle est vraisemblablement dû à une erreur de recopie au XVe siècle, puisque le document mentionne la signature d’Arthur de Richemont, qui n’est pas encore propriétaire de la ville à cette date. 8 Benjamin Fillon, Archives historiques de la ville de Fontenay-le-Comte (ensemble de pièces réunies par Benjamin Fillon), t. 1, Fontenay-le-Comte, ouvrage manuscrit, 1866-1872, p. 327. (Archives départementales de la Vendée : E dépôt 92, 1 II)
RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzODk=