Reconstruction ND de Fontenay à la fin du MA

7 travaux de Merlet renforcent l’hypothèse de Fillon, Rochebrune et Blomme, de nombreuses inconnues demeurent concernant la nature et l’étendue des fondations traversées en 1945. Au-delà de l’étude archéologique, l’apport des nouvelles technologies se révèle particulièrement précieux. Les orthophotographies réalisées par le cabinet d’architecte Pierluigi Pericolo dans le cadre de la restauration de l’église permettent d’appréhender chaque mur dans son ensemble sans les déformations engendrées par notre point de vue en contre-plongée ni par l’important dénivelé du terrain. Les vues aplanies des façades sud et nord soutiennent ainsi les idées précédemment évoquées. Bien que leur composition en enfilade de pignons soit identique, la conception des deux façades a été abordée très différemment. Le sol sur lequel se trouve l’église accuse en effet un dénivelé de quasiment quatre mètres entre la façade ouest et la base des chapelles rayonnantes à l’est. Si la façade sud agrandit progressivement son soubassement pour maintenir l’alignement des pignons et des baies, la façade nord s’affaisse à partir de la troisième travée, pourtant sans aucune rupture dans la maçonnerie. Les baies et les pignons septentrionaux dans les travées 3 et 4 sont ainsi nettement plus bas que dans les travées précédentes. Si ce décroché est facilement observable depuis l’intérieur, il est peu perceptible aux abords de l’église. Néanmoins, il est du plus bel effet depuis la rue Gaston Guillemet, au niveau de l’hôtel de la Pérate, puisqu’il offre une poussée des lignes directrices vers le portail nord et la flèche. Or, une telle différence dans l’appréhension d’un problème commun ne peut que suggérer très fortement l’existence de maîtres d’œuvre distincts entre le côté sud et le côté nord. Les indices stylistiques et archéologiques convergent donc vers une même idée. L’église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte fut édifiée en au moins trois grandes campagnes distinctes. La première campagne de travaux correspond à l’édification d’une église à deux vaisseaux avec un clocher situé au-dessus de la première voûte méridionale. La forme de son chevet est inconnue. Un troisième collatéral, vraisemblablement non prévu à la base au regard de l’existence d’un ancien contrefort d’angle, est construit au nord postérieurement. Le portail ouest est ajouté après la construction du mur dans lequel il est inséré. Enfin, le chevet, délimité au nord et sud par de nettes ruptures dans la maçonnerie, est agrandi pour former l’église que l’on connaît aujourd’hui. Si ce phasage comporte encore quelques points d’ombre, il constitue aujourd’hui l’hypothèse la plus solide concernant la reconstruction de Notre-Dame à la fin du Moyen Âge (fig. 4). Les spécialistes de l’architecture constateront ici un déroulement du chantier quelque peu chaotique. S’ils sont planifiés d’une seule traite, les édifices se construisent le plus souvent d’est en ouest, ou inversement. Dans notre cas fontenaisien, la

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