8 progression se fait du sud vers le nord puis vers l’est. Cette situation fait écho aux « modifications radicales dans le premier plan » évoquées par Fillon. Le découpage en trois phases ne provient pas d’une planification en amont, mais bien d’une évolution du chantier et du projet porté par la fabrique. Ainsi, l’église à deux vaisseaux a probablement existé un certain temps, tout comme l’église à trois vaisseaux sans chevet polygonal. Et bien que perdues aujourd’hui dans un autre projet, les maçonneries laissent toujours apparaître les fantômes de ces églises oubliées. L’apport de l’étude des portails Si l’hypothèse évoquée concernant l’évolution de l’église au cours des XVe et XVIe siècles semble être convaincante au regard des données scientifiques, elle souffre d’un cruel manque d’éléments de datation, notamment pour la deuxième campagne. En effet, comme évoqué en amont, les archives et mentions s’étalent sur deux périodes : de 1423 à 1466 et de 1539 à 1543. Cela laisse une fourchette de soixante-treize ans non documentés. Les documents de la première période, celle allant du second au troisième quart du XVe siècle, ne précisent pas la nature des travaux, outre l’édification de trois voûtes non localisées et la réalisation de la cloche. Or, si nous considérons que la reconstruction de l’église fut commencée vers 1423 (ou avant) et qu’elle fut achevée par sa flèche, vers 1466 (ou après), notre première fourchette couvre donc peu ou prou les parties associées à la première campagne flamboyante. En effet, les ébrasements à colonnettes des baies méridionales appartiennent davantage à la première moitié du XVe siècle, tandis que les statues du clocher sont d’un style datable des décennies 1450 ou 1460. Le collatéral nord semble lui appartenir à une période légèrement postérieure au regard de la décoration du portail nord et de l’ébrasement prismatique des baies septentrionales. Enfin, la seconde période documentée allant de 1539 à 1543 concerne principalement la construction de la chapelle Saint-Pierre, à l’angle sud-est de l’édifice. De quelles époques datent alors le collatéral nord, le portail ouest et le chevet gothique ? Pour répondre à certaines de ces questions, l’étude des portails nord et ouest fut entreprise dans le cadre d’un mémoire de recherche à l’Université de Nantes entre 2018 et 202025. L’analyse stylistique d’un portail ne pouvant pas se baser sur son état actuel, le travail fut en partie consacré à l’étude des restaurations pour essayer de déterminer l’état initial des constructions étudiées. Le portail nord est restauré en 1854 à la demande du curé Félix Marie Ferchaud. De 25 Mathilde Pubert, Les portails flamboyants de l’église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte, mémoire sous la direction de Jean-Marie Guillouët, Université de Nantes, 2020.
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