Reconstruction ND de Fontenay à la fin du MA

9 la construction primitive du XVe siècle, il ne reste qu'une part infime d'éléments non touchés par les restaurations du XIXe ou par les desquamations du calcaire. Il est ainsi difficile de s'appuyer sur le décor pour travailler sur le style. Le portail nord semble toutefois conserver sa composition originale, à l'exception des linteaux des portes, autrefois en anse de panier selon les diverses gravures et descriptions antérieures à la restauration (fig. 5). La niche surmontant le trumeau est aussi à associer au XIXe siècle, tandis que le trumeau en lui-même est repris au XXe siècle. Le portail ouest n’a pas fait l’objet de représentations avant sa restauration en 1855 par le sculpteur Ambroise Touzé sous la direction d’Octave de Rochebrune. L’artiste a toutefois laissé une lettre et un dessin précisant le travail que Touzé devait effectuer26. Les reprises sont donc principalement localisées sur le gâble, les remplages aveugles, les pinacles, les dais surmontant les niches ainsi que les frises végétales, les gargouilles et les crochets. La composition générale du portail ne semble pas avoir été altérée par les reprises. Néanmoins, quelques éléments présents à l’origine ne furent pas pris en compte dans les choix de Rochebrune. Un œil avisé pourra ainsi observer les départs de redents (ou des frises végétales) dans la seconde voussure au-dessus de la porte, non restitués dans la vision du XIXe siècle. Enfin, les colonnes torses, éléments les plus singuliers de ce portail, ne sont pas dues à l’imagination de l’aquafortiste mais bien au dessin initial du portail (fig. 6). Dans le cas de portails aussi fortement restaurés et peu documentés dans leur état d’origine, les considérations stylistiques s’appuient davantage sur la composition générale. Le portail nord, accompagné de son porche peu saillant, est une construction singulière. Les tourelles le surmontant ne sont pas symétriques. Le portail est couvert par une demi-voûte d’ogives qui repose maladroitement sur les contreforts. Les voussures sont séparées par des gorges et non des filets comme on pourrait l’attendre sur des moulurations flamboyantes. Les niches des petits contreforts ne s’alignent pas avec les niches des ébrasements. Outre ces quelques éléments surprenants, le portail nord accuse une composition assez classique, avec un grand tympan ajouré et de légers contreforts surmontés de pinacles de chaque côté. Il est possible de trouver de nombreux modèles analogues en Val de Loire, comme à Saint-Saturnin de Tours ou à Saint-Martin de Lunay par exemple. Le réseau du tympan du portail nord s’apparente de même à certains réseaux des baies de la claire-voie de la cathédrale Saint-Gatien de Tours édifiée à la fin du XVe siècle27. Le portail nord et par extension tout le collatéral semblent ainsi appartenir au dernier quart du XVe siècle, sans que l’on puisse déterminer avec 26 Archives paroissiales de Fontenay-le-Comte, documents non cotés. 27 Mathilde Pubert, op. cit., 2020.

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