La Vendée gothique, 15 juin 2023 67 QUELQUES GISANTS GOTHIQUES DU BAS-POITOU : ENJEUX DE DOCUMENTATION, DE PRÉSENTATION ET DE CONSERVATION Les gisants déplacés mais restés sur le lieu de leur sépulture Les gisants de la chapelle de Saint-Léger de Mortagne Le cas des gisants de la chapelle Saint-Léger de l’église de Mortagne-surSèvre est, à ce titre, particulièrement évocateur. La tradition rapporte que la FKDSHOOH DXUDLW pWp IRQGpH SDU *X\ GH &KHPLOOp HW 0DELOOH GH 0DXOpYULHU YHUV 1270. Il s’agit là d’un raccourci qui mérite d’être décrypté. En 1273, le seigneur GH 0RUWDJQH *X\ GH &KHPLOOp DSUqV MDQYLHU 7 H[pFXWHXU WHVWDPHQtaire de son épouse Mabille de MauléYULHU " GRQQDLW XQH UHQWH GH livres pour entretenir deux nouveaux religieux du prieuré dont la charge serait de célébrer le service dans la chapelle Saint-Léger nouvellement construite8 2Q comprend donc que la chapelle de Saint-Léger était une chapelle seigneuriale IXQpUDLUH GHVWLQpH j DFFXHLOOLU OD VpSXOWXUH GX FRXSOH *X\ GH &KHPLOOp HW 0DELOOH de Maulévrier. En décembre 1964, on découvrit un caveau accessible par un escalier et FRQWHQDQW XQ JLVDQW GH IHPPH SHLQW DXVVLW{W LGHQWL¿p FRPPH FHOXL GH 0DELOOH &H JLVDQW IXW DORUV SUpVHQWp VRXV XQH DUFDGH GX EUDV QRUG GH WUDQVHSW HQ DWWHQGDQW la restauration de la chapelle Saint-Léger9. Furent également retrouvés deux tombeaux, des ossements, un autel, des inscriptions et un sarcophage en plomb. Des interventions se succédèrent dans les années 1990, durant lesquels la chapelle fut restaurée, permettant le dégagement de quatre enfeus longtemps masqués par des boiseries et des placards10. À partir de ce moment, on a pris l’habitude de présenter les enfeus comme étant ceux de *X\ GH &KHPLOOp HW GH VRQ pSRXVH 0DELOOH GH 0DXOpYULHU GH OHXU ¿OV 3LHUUH ,, GH &KHPLOOp HW VD IHPPH BpDWULFH GH 0DUPDQGH " . Mais les choses sont loin d’être aussi simples et les enfeus de Mortagne posent un sérieux problème de présentation puisqu’on a placé les plus beaux gisants sous les plus beaux enfeus, privilégiant le rendu esthétique à la réalité archéologique. 7. Arch. dép. Vendée, 1 num 47 55-7, d’après Poitiers, Médiathèque François-Mitterrand, Dom Fonteneau, t. IX, p. 263. 8. D’après Mémoire pour les prieurs, religieux et couvent du prieuré de Saint-Pierre de Mortagne, ordre de Saint-Benoist, congrégation de Saint-Maur, demandeurs en cassation d’un arrêt rendu contre eux au Parlement de Paris, le 28 mai 1737, en faveur des seigneurs, du vicaire perpétuel et des habitants du même lieu. Signé Dupouty, avocat, Paris, 1738, signalé par Les chroniques paroissiales de Mortagne-sur-Sèvre, t. 3, fasc. 36, p. 81-82, 99 et 102. 9. Dom Marcel M. Bouchère, « Actualités, découverte d’une crypte à Mortagne-sur-Sèvre », Revue du Bas-Poitou et des provinces de l’Ouest, 1965, p. 157-158. 10. Ces travaux furent conduits sous la direction de François Jeanneau, architecte en chef des Monuments historiques, à partir d’un devis déposé le 30 novembre 1987, approuvé le 10 janvier 1988.
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