Vendée gothique, 15 juin 2023 69 QUELQUES GISANTS GOTHIQUES DU BAS-POITOU : ENJEUX DE DOCUMENTATION, DE PRÉSENTATION ET DE CONSERVATION datation peu après 127012. Pour le décor peint, elle propose de restituer un niveau terrestre avec le gisant, un niveau intermédiaire avec neuf pleurants, élus qui accompagnent le défunt dans l’au-delà HW XQ QLYHDX FpOHVWH SOXV GL̇ FLOH j GpFULUH il pourrait s’agir d’une elevatio animae – élévation de l’âme –, comme semblent O¶LQGLTXHU OHV DQJHV FpURIpUDLUHV j O¶LQWUDGRV GH O¶DUF HW OH &KULVW HQ JORLUH à la clé. Le style de la peinture correspond parfaitement au dernier tiers du XIIIe siècle et présente des analogies avec plusieurs décors peints régionaux (la chapelle des 5RVLHUV j 6DLQW &OpPHQWLQ GDQV OHV 'HX[ 6qYUHV O¶pJOLVH GH &KDPSDJQp OH 6HF dans la Vienne, ou la Vierge à l’enfant entourée d’anges de la crypte des Essarts, HQ 9HQGpH 5DUHV VRQW OHV H[HPSOHV G¶HQIHXV j IRQG SHLQW TXL VRLHQW FRQVHUYpV Dans la région ouest, on dénombre celui de l’église de Saint-Georges de Vivonne 9LHQQH GDWp GX GHUQLHU WLHUV GX XIIIe O¶HQIHX GH 1HXYLOOHWWH HQ &KDUQLH 6DUWKH DEULWDQW XQ VHLJQHXU GH &KDRXUFHV GX GpEXW GX XIVe siècle, ou encore la niche SHLQWH GX FORvWUH GH O¶DEED\H GH %ODQFKH &RXURQQH DX QRUG RXHVW GH 1DQWHV ¿Q XIIIe VLqFOH 3ULYp GH VD FXYH OH JLVDQW HVW SRVp VXU XQ VRFOH HQ ERLV PRGHUQH /¶Ḣ JLH GH la défunte est sculptée avec deux chiens à ses pieds, et quatre petits personnages installés au niveau de ses genoux et de ses épaules. La partie haute de leur corps est bûchée mais on restitue des religieux priant aux pieds et des anges tenant des HQFHQVRLUV DXWRXU GH OD WrWH VHORQ XQ UpVXPp DOOpJRULTXH GH O¶DEVRXWH /D WrWH de la gisante, bûchée, repose sur un coussin. La dame porte un surcot échancré qui apparaît dans la mode féminine vers 1340-1345 et qui n’a rien à voir avec le costume que Mabille de Maulévrier porte sur son sceau moulé en 1269. Le style des deux chiens, les traces d’outils laissées par la ripe, le costume porté par la GDPH LQGLTXHQW XQH °XYUH GH OD ¿Q GH OD SUHPLqUH PRLWLp YRLUH GX GpEXW GH OD seconde moitié du XIVe VLqFOH ,O HVW GRQF WUqV GL̇ FLOH G¶\ YRLU OH JLVDQW GH 0DELOOH sauf à penser que son gisant aurait été réalisé 70 ans après sa mort et après les SHLQWXUHV GH O¶HQIHX FH TXL QH V¶H[SOLTXH SDV 6LJQDORQV HQ¿Q TXH O¶HQVHPEOH pWDLW entièrement peint, mais que la polychromie faite de rouge, ocre et orangé, a été décapée et ne subsiste plus que dans les plis de la sculpture. Le deuxième enfeu au sud est très légèrement postérieur au premier, comme l’indique la façon maladroite dont l’arc vient s’appuyer contre le piédroit de O¶HQIHX SUpFpGHQW ¿J ,O HVW SUpVHQWp FRPPH pWDQW FHOXL GH 3LHUUH ,, GH 0RUWDJQH &KHPLOOp époux de Béatrice de Marmande. Le fond de l’enfeu présentait également un décor peint, aujourd’hui très abîmé. Il montrait une 12. Claudine Landry-Delcroix, La peinture murale gothique en Poitou, XIIIe-XVe siècles, Rennes, PUR, 2012, p. 65-67. Voir également sa thèse soutenue en 2002, à l’université de Poitiers, vol. 1, p. 34-35 et 175-178.
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